Je vais vous dire « Le droit à la médiation » en peu de mots.
Je l’ai rappelé : la profession de médiateur a émergé à la fin du siècle dernier, quand j’ai créé le Certificat d’Aptitude à la Profession de Médiateur – le CAP’M. Ensuite, il y a eu l’organisation syndicale, devenue la Chambre Professionnelle de la Médiation et de la Négociation et en regard, par cohérence, l’Ecole Professionnelle de la Médiation et de la Négociation.
Entre temps, j’ai publié plusieurs ouvrages dont le premier en 2001, chez ESF, Pratique de la médiation professionnelle.
La profession du 21ème siècle a ouvert des perspectives de changement profond quant aux rapports traditionnels pesant sur les citoyens : le paternalisme décisionnel lorsqu’il y a des difficultés relationnelles. Le changement porte autant sur l’exercice de l’autorité que sur son corollaire qui est la « servitude volontaire ».
Les conséquences sont multiples sur les professions installées sur les bancs des problématiques relationnelles La profession de médiateur, différente des médiations traditionnelles (morale, religions, psychosociologie, droit) conduit à revisiter non seulement l’institution judiciaire, mais aussi la pratique du commandement dans les entreprises et la gouvernance dans la vie en société. Pourquoi ? Parce que dès lors qu’on revisite le système de la liberté de décision, on ne manage plus comme au début de l’industrialisation ni des servages ; et la gouvernance elle-même est appelée à changer.
Comme toute profession qui s’affirme dans la société, la profession de médiateur n’est pas sans bousculer les marques et bien des représentations. Alors, elle est ralentie, voire empêchée, avec des tentatives de détournement et de récupération.
Pourtant, comme toute profession nécessaire en société, la profession de médiateur ouvre un nouveau droit, celui de pouvoir décider par soi-même accompagné certes par un tiers, c’est l’exercice de la liberté de décision.
Voici donc un droit nouveau qui proclame l’extension de la liberté relationnelle. Il inverse l’idée de l’alternative, laquelle consiste dans la mise sous tutelle. Il ouvre l’accès au savoir-faire pour mieux intervenir sur ce qui fait la dynamique conflictuelle, en soi et dans les relations.
Ce droit à la médiation peut être appelé à être inscrit dans les lignes des Constitutions des pays en quête d’amélioration des fonctionnements démocratiques, avant l’accès à la justice qui consiste à priver les citoyens de leur liberté de décision.
Le droit à la médiation prolonge les travaux de réflexion des Lumières laissés en friches au début du XIXème siècle. Le droit à la médiation est une instrumentation qui accompagne l’exercice du sens de la vie pour chacun.
Nous avons fait une contribution sur ce sujet lors des Etats Généraux de la Justice. Sans doute faudra-t-il quand même quelques temps pour que cette initiative évidente puisse passer le plafond de verre de la gouvernance.
Et je vous invite aussi à lire mon post sur le droit à la médiation sur Linkedin concernant l’idée d’obliger les personnes engageant des procédures de divorce dans la suite de la politique pandémiste entre 2020 et 2022.
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